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Tuberculose et incarcération : quelle particularité ? - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.279 
R. Jebali , M. Mjid, K. Euchi, S. Marzouki, S. Daoud, S. Cheikh Rouhou, Y. Ouahchi, S. Merai, S. Toujani, A. Hedhli, B. Dhahri
 Université de Tunis El Manar, faculté de médecine, service de pneumologie, CHU la Rabta, LR 18SP02, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La tuberculose (TB) constitue, à l’échelle mondiale, un sérieux problème de santé publique. Les prisons constituent un véritable réservoir pour la TB cependant la tuberculose du détenu reste peu connue en Tunisie. Notre objectif est d’étudier les particularités cliniques, radiologiques, bactériologiques et pronostiques de la TB pulmonaire chez les patients ayant une histoire de détention.

Méthodes

Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur 140 dossiers de patients ayant été hospitalisés pour une tuberculose pulmonaire confirmée durant la période entre 2017 et 2021. Les patients étaient répartis en 2 groupes : (G1) : 22patients ayant été incarcérés et (G2) : 118 patients sans antécédents d’incarcération.

Résultats

Les patients du G1 était plus âgés avec un âge moyen égal à 53 ans vs 47 ans dans le G2 (p=0,03). Une nette prédominance masculine était notée dans les deux groupes avec un sex-ratio égal à 4,5 dans le G1 vs 3,8 dans le G2. Les conditions socio-économiques des patients étaient mauvaises dans les deux groupes (p=0,3). Le tabagisme, l’alcoolisme ainsi que le contage tuberculeux étaient similaires dans les deux groupes cependant la toxicomanie était plus retrouvée dans le G1 (p=0,001). L’étude des comorbidités a montré que l’hypertension artérielle (HTA) était plus retrouvée dans le G1 (p=0,01). L’amaigrissement et l’anorexie étaient plus notés dans le G1 (p=0,006). Une hyperleucocytose était plus retrouvée dans le G1 (p=0,05). Le délai de consultation était plus prolongé chez les incarcérés (63jours vs 47jours ; p=0,003). La radiographie du thorax a montré des lésions plus étendues dans le G1. Tous les malades ont été traités avec une observance similaire dans les deux groupes avec un retard de négativation supérieur à 2 mois dans le G1 (p=0,04) et plus de séquelles radiologiques (26,1 % vs 12 % ; p=0,04), néanmoins la durée moyenne d’hospitalisation et le risque de récidive étaient comparable dans les deux groupes.

Conclusion

La TB chez les patients ayant été incarcérés est marquée par le retard de prise en charge secondaire au retard de consultation initial. Ceci impose une prise en charge spécifique et adaptée aux besoins de cette population dans le cadre de la lutte antituberculeuse dans le milieu carcéral.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 172 - janvier 2023 Retour au numéro
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